Did you see the stylish kids in the riot...
Je n’ai pas réellement dormi depuis une semaine, un petit sifflement vicieux s’est installé quelque part dans ma tête, un bourdonnement de guêpe, peut être le cliquetis pénible d’une paire de clefs. Deux nuits auxquelles on a tranché la substance salvatrice en la coupant avec de la vodka : après ça, vous êtes un peu flasque, le monde vous parait au final assez rond, d’ailleurs vous ne vous en souciez plus. On nage dans une sagesse crépusculaire, les pensées s’effilochent, perdant tout lien de connexion, au diable la logique, pour arriver à quelque chose de peut être plus vrai, en tout cas de ponctuel, une innocence joyeusement expérimentale. J’avale la fumée ? Ouais, avale tout. On est jeune, on s'amuse. Il restera des flashs, des visions puant la poésie adolescente, celle d'un jardin sauvage à 5h30 du matin, attendant le soleil, encore bercé par une latte de thé et le doux balancement du hamac, celle d'amis et d'inconnus, utilisant le tabac à la cerise et le whisky comme rite de passage vers autre chose, un bien être éphémère se dissipant comme la fumée âcre d'une cigarette. Trois années aussi, qui n'ont pas été si mauvaises qu'on voudrait le faire paraître, galopantes d'innocence et de naïveté, peuplées d'esprits tantôt vides tantôt brillants, d'inspirations sans buts, de fantasmes à s'en briser les couilles, de profs crachotant du par coeur, aimant la jeunesse, aimant presque la jeunesse, ayant la passion de Du Bellay, éternellement incompris par une bande de gniards ricaneurs, n'aimant finalement pas tant que ça la jeunesse. Merci Lester Bangs, Charles Bukowsky, Lou Reed, Iggy Pop, Pete Doherty, Rimbaud, Patti Smith, Adam Green, Cobain, les Pixies, Zappa, Andy Wharol, ODB, IAM, Gorillaz, Syd Barret, les Beastie Boys, Cab Calloway, Sid & Nancy, DeeDee & Connie, Lydon, Duke Ellington, Mudhoney et un paquet d'autres, vous m'avez fait comprendre des trucs. Some stuffs, c'est exactement ça, comme cette vie un peu cheap, un peu cool, qui me préserve des mensonges de la hype jeune, sans sombrer dans l'emmerdement gluant et moraliste du monde adulte. Je recherche toujours une Voix qui serait la mienne, qui tracerait des chemins clairs et droits et ferait le jour sur des méandres ambigus de la raison; tout le monde la recherche, mais la plupart sont condamnés à crever dans le conformisme. L'important est de ne pas abandonner.