Saturday, August 26, 2006

A Healthy Distrust



"they still got the gall to blame the vitriol on biggie smalls!
from strip malls to strip clubs they slip drugs
into the drinks that kids love...tell us to drink up and get buzzed!
this is the buzz kill. jump into the saddle."

The Buzz Kill

"Sage Francis is many things to many people, and probably even more to himself, but if there's anything he isn't, it's quiet."

Chris Martins, Biography

Sunday, August 20, 2006

compagnie


La photo de Céline me
regarde.
il a besoin de se raser.
ressemble à un pervers dans les
films.
les yeux voient au travers des murs,
les murs de l'humanité.

la photo de Céline est réconfortante
à regarder quand
les choses vont vraiment mal
ici.

je le regarde ce soir:

vois son squelette
danser:

le médecin des
Enfers.

Charles Bukowsky - Septuagenarian Stew: Stories & Poems
Il n'y a pas grand chose à dire. C'est grand, le ciel n'a pas de bout là bas. Les rues ont été coupées par de gros ciseaux un peu maladroitement, mais elles se tiennent raides quand même. Les fins ont juste été un peu torchées. Les avenues brulantes ne semblent pas avoir de bouts non plus. Elles partent clandestinement d'entre deux maisons et viennent s'emboutir dans la mer. Entre les deux maisons et la mer, il y a des boutiques, des échoppes un peu sales, des marchés improvisés. Les devantures n'ont jamais été changées pour la plupart, elles sont devenues toutes déglinguées. Il y a des maisons anonymes bien sûr, toutes les unes à coté des autres, les fenêtres sont raccourcies, juste de quoi laisser filtrer le soleil. Le jour, tout est innondé de lumière: impossible de voir quoi que ce soit en fait, il n'y a que des voitures, des trottoirs, des bouffées brulantes qui assèchent la rétine, la gorge. Plus rien n'a de nuances. Des rues, de l'asphalte, toujours la même chose. L'âme de la ville revient plus tard, la brise pré-nocturne souffle alors un jazz maladif, pas très harmonique, grinçant, brisé par l'âge et le soleil. Les gens sortent, ils ferment leur boutique, ils parlent un peu de tout, pour s'occuper, ils sourient un peu puis ils s'en vont. Il y a un charme de feuilleton là dedans. A downtown, les égouts fument, les impasses deviennent sombres, les errants ressemblent à des guerriers sortis de Mad Max, avec un énorme sac plastique sur le dos, la rue est à eux. Puis la nuit. Sur Holywood Blvd, tout le monde devient fou. Les travelos, le cuir, des gens qui dansent. Le gros mexicain avec moi avait l'air gêné, il bégayait que les gens étaient étranges ici. Ils prenaient de la drogue et tout. Des déviants quoi. Hahaha. Il avait vraiment l'air désolé.
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