Zauberer Braver Zaubert Fünfe FlaschN gösser Bier
Henry Darger
Les collections d'art brut respirent une folie furieuse et innocente bien plus terrifiante que tous les effets, les recherches, les nuances picturales visant à donner cette impression.
"L'art ne vient pas coucher dans les lits qu'on a faits pour lui; il se sauve aussitôt qu'on prononce son nom: ce qu'il aime c'est l'incognito. Ses meilleurs moments sont quand il oublie comment il s'apelle"
Jean Dubuffet
Quand une centaine de visages distordus façonnés à partir de coquillages, de boîtes de bouffe, de bouts de bois, de terre, de cailloux, de verres, de peintures improvisées - et bien quand tout ce bordel te regarde, drapé dans un mutisme indécryptable, tu te sens dans la face B de l'humanité, dans l'inconscient collectif, dans ce qu'on aurait pu faire si on nous avait pas enfoncer un balais dans le cul dès notre plus jeune age pour notre soit disante intégrité. De la naïveté, de l'innocence, ce genre d'expo n'est pas criticable tout simplement parcequ'elle est authentiquement humaine, et qu'on ne peut pas expliquer pourquoi Darger faisait des kilomètres de dessins enfantins de petites filles dans des décors idylliques, ni pourquoi Amar a monté un aquarium multicolore flashy en 3d, ni pourquoi Van Genk faisait tous ces tableaux à partir de veleda et de stylos à bille. C'est comme ça, ces objets n'ont pas de causes, il n'y aura pas d'explications.
Au delà des formes illimitées que peuvent prendre ces oeuvres, il y a parfois une typographie spécifique, des bribes de langues et d'inventions, des juxtapositions, des collages qui m'ont faits étrangement penser à un ol' dirty bastard bourré à mort balbutiant If y'all coloured bitch ass faggot punk ass motherfuckers, déformant le langage à coups de batte.
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